Densifier la ville en offrant des habitations abordables et écologiques aux familles, c’est la mission que la Société de développement Angus (SDA) a confiée à Ædifica pour la réalisation de la phase 2 de Cité Angus, située dans l’îlot central du Technopôle Angus, à Montréal.
Dans ce projet de requalification urbaine, la clarté des attentes de la société cliente a grandement facilité le travail des architectes. « La SDA avait une vision très précise de ce qu’elle souhaitait accomplir, ce qui a orienté tous nos gestes architecturaux », dit d’entrée de jeu Hugues Daly, vice-président – Architecture chez Ædifica.
De grands logements adaptables
Parmi les critères, il y avait d’abord la clientèle visée : les familles. « On voulait un produit qui se différencie de ce qui est offert sur le marché, où les logements neufs excèdent rarement deux chambres, affirme Marilou Hudon-Huot, vice-présidente, location commerciale et développement résidentiel à la SDA. Une étude de marché nous a démontré qu’il y avait une très grande demande pour des logements plus grands à un prix accessible dans les quartiers centraux. On a vu juste puisque les unités se sont vendues très rapidement. »
Le bâtiment multirésidentiel de 6 étages offre 88 unités de type condominium dont la plupart ont une superficie de plus de 93 m2 et comptent de 2 à 3 chambres, une rareté à Montréal. Deux petits locaux commerciaux au rez-de-chaussée donnant sur une place publique complètent l’ensemble.
Les architectes ont mis l’accent sur l’adaptabilité des espaces. « Les logements présentent une variété de configurations afin de répondre à la diversité des besoins des familles, mentionne Benoît Laurion, directeur – Architecture chez Ædifica. Certaines unités ont par exemple un plus grand hall d’entrée permettant de ranger une poussette. Cet espace peut aussi se transformer en bureau. »
Conception axée sur le développement durable
Parmi les défis, il y avait la nécessité d’intégrer le projet dans un milieu au bâti hétérogène sur un site exigu. Les architectes ont transformé ces contraintes en leviers pour atteindre les objectifs de développement durable de la SDA. « On a fait éclater le bâtiment, qui est formé de deux volumes distincts se faisant face. Chaque aile bénéficie ainsi d’une abondante lumière naturelle et d’une ventilation optimale, ce qui limite la surcharge des systèmes mécaniques », spécifie Hugues Daly.
En plus d’un système d’échangeur d’air performant, chaque aile est équipée d’un système de chauffage et de climatisation connecté à une boucle énergétique commune, ce qui permet des échanges thermiques entre les deux constructions. À la clé, une réduction de 26 % des émissions de gaz à effet de serre comparativement à un bâtiment modèle de la même catégorie d’usage. Déjà certifié LEED v4 pour l’aménagement de quartiers, le projet vise la certification LEED Habitations Or.

Illustration : Ædifica
Socialisation et déplacements actifs
Délimitée par les deux ailes, une cour intérieure intègre un parcours piéton et des espaces verts multifonctionnels, offrant un lieu propice aux rencontres informelles et aux interactions sociales. Au cœur de cette cour, un grand escalier hélicoïdal relie les unes aux autres les coursives extérieures qui desservent l’ensemble des étages du bâtiment.
« Cet escalier va bien au-delà de la prouesse architecturale, soutient Hugues Daly. Il a été conçu pour favoriser les déplacements actifs et les échanges entre les résidents. On voulait inciter les gens à l’utiliser plutôt que les ascenseurs. »
Une deuxième peau au bâtiment
L’enveloppe du bâtiment présente un traitement distinctif. Les façades extérieures sont habillées d’une résille métallique, inspirée du patrimoine industriel du quartier. « Cette double peau agit comme garde-corps pour les balcons et assure une gestion passive de l’ensoleillement. Cela permet des économies d’énergie importantes en diminuant les besoins en climatisation, explique l’architecte Amélie Lessard, d’Ædifica. Cette résille est aussi percée de quelques ouvertures plus généreuses à certains endroits qui viennent dynamiser la façade. »
Le choix de la résille a posé un certain défi à l’équipe de conception. « On ne voulait pas que les résidents se sentent en cage. Il fallait donc une structure tout en finesse, mais qui saurait résister à l’usure du temps », soutient Hugues Daly. Le résultat est le fruit du travail collaboratif entre les architectes, l’entrepreneur et la firme d’ingénierie en structure. « Dans nos projets, on privilégie un processus intégré de conception. En ayant toutes les parties prenantes autour de la table dès le départ, on s’assure que le résultat final répond à nos attentes tant sur le plan financier qu’architectural », affirme Marilou Hudon-Huot.
Avec cette deuxième phase de Cité Angus, la SDA et Ædifica ont prouvé qu’il est possible de combiner densification urbaine, qualité architecturale et durabilité.
Photos : David Boyer
Illustration : Ædifica

Photo : David Boyer
Commentaires du jury
Par sa volumétrie élaborée, son implantation au sol stratégique, le choix méticuleux de ses matériaux et l’intégration soignée de ses systèmes électromécaniques, ce projet fait preuve d’une attention particulière aux principes du développement durable. Il s’illustre comme un exemple éloquent de densification urbaine.
- Année de livraison 2023
- Emplacement Montréal
- Client Société de développement Angus
- Architecture Ædifica
- Entrepreneur Sidcan
- Ingénierie
Leroux-Cyr (structure)
Desjardins Experts Conseils (mécanique/électrique/civil)
Énergère (mécanique énergétique) - Architecture de paysage NIP Paysage
- Autres collaborations Écohabitation (pour le partenariat LEED et les simulations énergétiques)