La conception résiliente est une pratique encore méconnue et jugée, souvent à tort, trop coûteuse. Comment convaincre les maîtres d’ouvrage d’investir en ce sens ? Voici cinq arguments pour persuader les plus réticents d’entre eux.
1. La sécurité
L’argument parle de lui-même : une conception résiliente sauve des vies. En construisant un bâtiment qui peut faire face aux perturbations et tenir le coup même lors d’évènements météorologiques extrêmes, on assure la sécurité des occupants. La paix d’esprit, ça vaut son pesant d’or.
2. Une facture moins salée
Lorsque les mesures d’adaptation au climat sont intégrées dès le départ, elles entraînent généralement une réduction du coût global du projet, et cela, même si le coût de la conception, et parfois celui de la construction, augmente légèrement. Comme les risques sont pris en compte dans la planification, les coûts d’exploitation tout au long du cycle de vie du bâtiment diminuent considérablement – pourvu que les évènements anticipés se produisent. Un rapport tout chaud du National Institute of Building Sciences, aux États-Unis, conclut qu’en optant pour un projet résilient, on peut économiser 11 $ US pour chaque dollar investi.
3. Un retour à la normale plus rapide
Parce qu’il est conçu pour réagir et s’adapter aux catastrophes, le bâtiment résilient pourra être remis en fonction plus rapidement après coup. C’est avantageux pour une maison, mais c’est surtout crucial pour un hôpital ou une résidence pour personnes âgées, où on ne peut manquer d’électricité ou d’eau pendant plusieurs jours. Les entreprises privées, notamment les centres de données, ont également tout intérêt à miser sur un bâtiment capable de traverser les perturbations.
4. Une réduction (possible) de la prime d’assurance
Lentement mais sûrement, les compagnies d’assurance commencent à prendre en considération le niveau de résilience dans leurs calculs. La perspective de voir les primes varier en conséquence demeure pour l’instant théorique, mais les propriétaires prévoyants pourraient être récompensés dans les prochaines années.
5. Un financement plus facile
Les villes sont désormais évaluées pour leur résilience et leur tolérance au risque par les organisations qui financent leurs projets d’immobilisation. Plus elles sont prêtes à faire face aux imprévus, mieux c’est. L’agence de notation financière Moody’s souligne par exemple que les actions déployées par la Ville de Norfolk, en Virginie, pour s’adapter aux inondations et aux tempêtes de plus en plus fréquentes l’aideront à maintenir sa cote de crédit et la solvabilité de la région. Les municipalités ont donc tout intérêt à se protéger des catastrophes et à devenir des modèles si elles veulent continuer à obtenir des prêts avantageux.
Dans tous les cas, un cadre bâti capable d’affronter les nouvelles réalités favorise non seulement les propriétaires, mais l’ensemble de la société.