Tous les mois (ou presque), on annonce un projet d’immeuble en bois quelque part dans le monde. À des hauteurs toujours plus ambitieuses.
Une entreprise japonaise a annoncé son intention de construire le plus haut bâtiment en bois du monde, un gratte-ciel de 70 étages. Le W350, évalué à 5,6 G$ US, se veut une structure hybride composée à 90 % de matériaux en bois. Le projet est mené par Sumitomo Forestry, une division du conglomérat Sumitomo, qui prévoit le terminer en 2041 à l’occasion de son 350e anniversaire de fondation. Pour l’instant, il s’agit surtout d’un modèle pour la recherche et le développement technologique.
En attendant, le record du plus haut bâtiment en bois du monde serait encore détenu par la Brock Commons Tallwood House, une résidence d’étudiants de l’Université de la Colombie-Britannique, à Vancouver, qui compte 18 étages. Elle pourrait bientôt perdre son titre puisque des projets de plus haute altitude sont en voie de réalisation, notamment en Europe.
Les Chinois sont aussi dans le coup. Ériger des tours en bois, véritable puits de carbone à long terme, leur permettrait de résoudre à la fois les graves problèmes de pollution que connaît le pays et ceux liés au logement. Des promoteurs chinois sont d’ailleurs en train de tisser des liens avec des partenaires canadiens pour créer une filière d’approvisionnement pour de futures constructions. Nordic fait partie du groupe. « Des discussions sont en cours, affirme David Croteau, vice-président Ingénierie et Opérations. Ce sont toutefois des projets de longue haleine. »
« Aussi fort que le béton »
Jusqu’où ira cette course à la hauteur ? Difficile à dire, mais il est clair que le bois n’a pas encore atteint sa limite. « Il n’y a pas de contrainte technique pour construire en hauteur avec le bois, soutient David Croteau. En compression, le matériau est aussi fort que le béton, sinon plus. Cela dit, il faut surtout utiliser le bois pour ses avantages, de façon à garder les coûts de construction abordables », ajoute-t-il en faisant allusion aux propriétés thermiques et à la durabilité du bois. Il s’agit également de l’employer au bon endroit, là où il est moins exposé aux intempéries, qui pourraient le dégrader et faire augmenter les coûts d’entretien.
Comme quoi l’avenir du bois se joue sur de multiples dimensions !