Prix d'excellence en architecture, catégorie Bâtiments résidentiels de type unifamilial en milieu naturel (ex-æquo)
Niché dans les montagnes boisées des Laurentides, à La Conception, ce chalet compact et discret attire pourtant l’attention par son concept minimaliste et sa relation étroite avec son environnement.
Lorsqu’il a imaginé la hinterhouse, David Dworkind, architecte associé et cofondateur du studio montréalais Ménard Dworkind architecture & design, ne savait pas où cette maisonnette de 5 m de largeur serait construite. « La conception a débuté en 2017, pour un client qui voulait à l’origine en faire un modèle préfabriqué pour son propre usage », dit-il. Or, au fil des mois, le mandat s’est précisé et a évolué vers la conception d’une maison locative.
Le bâtiment représente en fait la première phase d’un nouveau concept hôtelier, appelé hintercompany. L’entreprise souhaite installer d’autres petites maisons du genre dans la forêt laurentienne. « L’intention est d’offrir de beaux refuges à louer qui sont cachés dans les bois, qui permettent d’échapper à l’agitation de la ville et de se reconnecter avec la nature », explique l’architecte.
Inspiré à la fois du minimalisme scandinave et du design japonais, le chalet, qui comprend deux chambres et une salle de bain, adopte un plan à aire ouverte. L’espace de vie principal s’articule autour d’un poêle à bois rotatif qui contribue à l’ambiance chaleureuse et rustique de cet intérieur. Offrant une vue panoramique sur l’une des vallées du mont Tremblant, la maison rectangulaire comporte des fenêtres pleine hauteur sur deux de ses faces.
En cours de conception, le plan a subi quelques modifications. La principale concerne les fondations. « Le modèle initial devait embrasser le relief de la montagne et être fixé sur des pieux, mais le projet a évolué vers une dalle de béton qui devient le plancher de l’espace de vie », explique l’architecte.
À l’intérieur, le béton du sol est repris dans l’évier de cuisine compartimenté, flanqué d’un jardin de fines herbes et d’une planche à découper surélevée, le tout intégré à l’îlot de travail prolongeant la table. Dans la salle de bain, où une haute fenêtre offre une vue sur la forêt, la dalle de béton polie est ininterrompue, simplement percée d’un drain sousla douche.
De l’intérieur vers l’extérieur
Où que l’on se trouve dans la maison, l’environnement forestier manifeste sa présence. C’est l’effet que recherchait l’architecte en concevant notamment des ouvertures dotées de volets coulissants, que les occupants peuvent déplacer au gré des envies afin de régler l’apport de lumière et de préserver l’intimité des lieux.
Le lien avec l’extérieur se traduit aussi par l’utilisation de matériaux organiques, en particulier les parements de bois des murs intérieurs et les baguettes de cèdre blanc qui habillent l’extérieur de la maison.
Le souci du détail
Optimiser les petits espaces est un défi qu’aime relever David Dworkind. Dans la hinterhouse, les panneaux coulissants qui cachent le téléviseur et autres objets, le mobilier intégré (dont les lits nichés entre des murs opposés) et le choix d’un système d’éclairage indirect s’inscrivent dans cette volonté de rendre l’espace le plus fonctionnel possible.
« La maison a été conçue comme une résidence secondaire, mais nous avons inclus beaucoup de rangement. Cela peut sembler superflu pour de la location à court terme, mais ce choix rend l’aménagement plus polyvalent », précise l’architecte.
La maison a accueilli ses premiers locataires en 2020, au moment où tout le Québec rêvait de s’offrir un séjour dans un lieu isolé et enchanteur. Le carnet de réservations s’est d’ailleurs rempli rapidement. C’est pourquoi une deuxième hinterhouse, entièrement recouverte de cèdre noir cette fois, devrait bientôt voir le jour. Et hintercompany ne compte pas s’arrêter de sitôt.
Commentaires du jury
Cette résidence secondaire des Laurentides séduit par une intégration exemplaire à son environnement forestier, dans la simplicité formelle admirable d’un volume bas et compact auquel on accède de plain-pied. L’enveloppe de cèdre blanc ponctuée de fenêtres pleine hauteur, de même que le pin rouge et le sapin de Douglas qui parent l’espace de vie intérieur, et jusqu’à la structure de bois indigène, contribuent à la richesse et à la clarté des relations entre le bâtiment et son environnement. Tout cela dans un projet mené avec une judicieuse économie de moyens.
EMPLACEMENT
La Conception
MAÎTRISE D’OUVRAGE
Mauricio Padilla – hintercompany
ARCHITECTE
Ménard Dworkind architecture & design : David Dworkind
COLLABORATION
Nicolas Chaudier, stagiaire en architecture
INGÉNIERIE
Geniex
FINALISTES
Chalet au lac Memphrémagog
Commentaires du jury
Ce projet se démarque par ses trois volumes multipliant les points de vue sur la forêt et le lac, par ses ouvertures zénithales captantla lumière naturelle et par ses intérieurs raffinés.
Les Rochers
Commentaires du jury
Fruit d’une étude minutieuse des maisons environnantes, cette résidence d’été allie simplicité et raffinement dans une contribution émouvante au paysage insulaire.