Matériaux locaux, respect de la nature, fonctionnalité alliée à l’esthétique : dans ses différents projets d’architecture ou de design de mobilier, la fondatrice d’APPAREIL architecture, Kim Pariseau, imprime sa marque.
« Kim est à l’écoute de ses clients. Elle porte une grande attention aux aspects humains et environnementaux dans ses concepts architecturaux. Mais son plus grand don, c’est de réussir à bien communiquer ce qu’elle fait. » Ainsi parle GianPiero Moretti, professeur titulaire à l’École d’architecture de l’Université Laval, qui connaît bien la jeune architecte pour lui avoir enseigné et l’avoir invitée à travailler avec lui à la conception de projets d’habitation en Italie.
Ces qualités sont aujourd’hui reconnues. Kim Pariseau, qui a fondé APPAREIL architecture en 2010 après avoir travaillé dans de grands bureaux, est lauréate du prix Relève en architecture de l’OAQ. Cette distinction est attribuée à un professionnel qui est membre de l’Ordre depuis au plus 10 ans pour son engagement envers la profession et le bien-être de la collectivité ainsi que sa contribution à la qualité de l’architecture.
Pour l’architecte, cette récompense s’ajoute à une liste déjà bien garnie : talent émergent aux prix d’excellence du magazine Canadian Architect en 2016; premier prix de Canadian Interiors en 2017 pour le concept du restaurant montréalais Hoogan et Beaufort et, l’an dernier, deux distinctions aux Grands Prix du design, l’une pour la conception du café-boutique Pastel Rita, situé dans le quartier Mile End de Montréal – dans la catégorie « Petit budget » – et l’autre pour la chaise Floe – dans la catégorie « Mobilier résidentiel, commercial et intégré ». Notons qu’APPAREIL architecture, en collaboration avec Étienne Bernier architecture (EBA) et BGLA, a aussi remporté le concours du Lab-École Saguenay pour la réalisation d’une nouvelle école primaire.

Image : APPAREIL architecture
Un design nordique
Kim Pariseau a été formée dans deux disciplines. Elle a décroché un diplôme technique en design d’intérieur avant d’étudier en architecture. « Le design a été pour moi la porte d’entrée à mon beau métier d’architecte. J’adore toutes les échelles, l’intérieur comme le concept global. Mais je réfléchis comme une architecte », dit-elle.
Son séjour d’études à l’Académie royale des beaux-arts du Danemark, à Copenhague, a marqué son parcours. « J’y suis allée à la troisième année de mon baccalauréat. J’ai été inspirée par le design scandinave. Cela a renforcé mes racines québécoises : mon design reflète notre nordicité. » Des lignes sobres et un aménagement à la fois fonctionnel et confortable, où il fait bon vivre même durant les longs mois d’hiver, caractérisent en effet ses créations.
Maisons, résidences secondaires, atelier d’artistes, restaurants : Kim Pariseau a multiplié les « beaux mandats » ces dernières années. « Aujourd’hui, j’ai le luxe de choisir mes projets », se réjouit-elle. L’architecte est d’avis qu’il est aujourd’hui plus facile de faire sa place comme jeune bureau. « Avant, le climat était plus à la compétition qu’à la collaboration parce qu’il y avait moins de contrats.»
Ces derniers mois, elle s’est consacrée à la conception des BESIDE Cabins, un projet ambitieux lancé par Jean-Daniel Petit, président et fondateur du magazine de plein air BESIDE. D’ici 2022, l’entrepreneur prévoit construire une centaine de petites habitations de villégiature sur un vaste terrain dans la région de Lanaudière. Le promoteur avait invité quelques architectes à proposer un concept : celui d’APPAREIL s’est imposé.
« Kim et son équipe ont compris l’essence même du projet, qui consiste à créer des ponts entre les humains et la nature, explique Jean-Daniel Petit. Mais on ne voulait pas que la nature serve de piédestal à l’architecture. Il fallait donc une sensibilité particulière et de la modestie dans les gestes. Cela a par exemple influencé la hauteur des bâtiments, qui varie avec la topographie. Quant aux fenêtres, elles servent plus de tableaux pour encadrer le paysage et suivre le passage des saisons que de simples ouvertures. »

Photo : APPAREIL atelier
Un travail de collaboration
Kim Pariseau n’hésite pas à remettre en question son approche de la profession. En 2019, elle a intégré le programme Parcours développement durable Montréal, offert par la Ville de Montréal, qui vise à accompagner les entreprises dans l’implantation de modèles d’affaires durables et inspirants. Depuis, elle se concentre sur des projets qui font avancer sa pratique en ce sens.
« Avec les constructeurs, on travaille en collaboration, ajoute-t-elle. On les inclut de plus en plus dans la réflexion pour trouver ensemble comment réaliser un projet qui se démarque et qui soit pertinent à la fois pour le client, pour l’environnement et pour la communauté. On aime aussi travailler avec les fabricants d’ici.
On veut être le plus local possible. »
Même dans la gestion de son entreprise, la jeune architecte imprime sa marque. La firme emploie une dizaine de personnes, des architectes et des designers. « On a la parité entre les hommes et les femmes. C’est important pour moi. L’équilibre des genres amène une dynamique différente, un mélange des points de vue. On grandit à travailler avec des gens qui pensent différemment. » Autre trait de la maison : « Tout le monde travaille sur tous les mandats. On se questionne les uns les autres, c’est inspirant. »