La pandémie de COVID-19 complique le travail des organismes qui accueillent les gens vulnérables. Architecture sans frontières Québec (ASFQ) leur vient en aide.
Depuis le début de la pandémie, ASFQ est intervenue auprès de CACTUS Montréal, de la Mission Old Brewery, de Projets autochtones du Québec (PAQ) et de la Maison Benoît Labre, entre autres. « Il s’agissait de concevoir et d’installer des aménagements d’urgence pour que les organismes qui oeuvrent auprès de populations vulnérables puissent continuer de jouer leur rôle, qui est crucial », explique Bruno Demers, directeur général d’ASFQ.
Protéger sans enfermer
Les refuges pour itinérants comme la Mission Old Brewery ou PAQ ont été initialement conçus pour accueillir le plus de personnes possible dans des espaces restreints. Pour eux, la distanciation sociale constitue donc un réel casse-tête. Les organisateurs de PAQ, un centre ouvert de nuit en temps normal, souhaitaient permettre à des gens parmi les plus susceptibles d’être infectés par le coronavirus de rester toute la journée. Ils voulaient aussi les isoler pour leur protection.
« Sans déplacer les lits, nous avons installé des cloisons physiques dans les dortoirs avec du polythène transparent », explique Maude Ledoux, architecte et coordonnatrice de projet pour ASFQ. La transparence représentait un aspect crucial afin d’éviter d’enfermer dans de petites pièces sombres des gens habitués à vivre dans la rue.
Dans plusieurs organismes communautaires, le personnel doit garder en tout temps un contact visuel avec les usagers. C’est le cas au site d’injection de CACTUS Montréal, où on doit rapidement repérer une personne qui aurait des problèmes, comme une surdose.
CACTUS offre aussi une salle où les usagers peuvent prendre une douche. Elle a dû être fermée en raison des mesures de distanciation sociale qui rendent impossible la surveillance adéquate par le personnel.
« Nous avons construit une annexe à la douche, explique Maude Ledoux. Elle agit comme un sas et instaure une barrière physique entre le personnel et les usagers. » L’équipe de bénévoles a aussi aménagé des écrans de plexiglas autour du comptoir où travaille le personnel infirmier afin de le mettre à l’abri des particules émises par les visiteurs et susceptibles de transmettre la maladie.
« Nous devons trouver des solutions simples, abordables et qui se fabriquent et s’installent rapidement, explique Bruno Demers. L’expertise en architecture est fort utile pour y arriver. »
Adaptation d’urgence des commerces montréalais
ASFQ vient de conclure une entente avec la Ville de Montréal pour venir en aide aux petits commerces de la métropole qui devront adapter leur espace en fonction des mesures de protection contre la COVID-19. De mai à octobre 2020, une équipe de trois architectes bénévoles offrira du soutien technique à ces établissements afin de les aider à poursuivre leurs activités.