Aérogare de Kuujjuaq
Aérogare de Kuujjuaq (en construction), EVOQ Architecture
Photo : EVOQ Architecture

Au Québec, les effets des changements climatiques posent divers risques pour l’environnement bâti. Voici les principaux.

Érosion côtière

Érosion côtière, Îles-de-la-Madeleine
Photo : Danielle Langlois

La hausse du niveau de la mer et la réduction du couvert de glace en hiver sont les principaux facteurs de l’augmentation de l’érosion côtière sur la Côte-Nord, dans le Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine.

Coût de l’adaptation de 2015 à 2065 : 859 M$ pour l’État et 132 M$ pour la société (différence entre l’indemnisation du gouvernement et la valeur foncière des bâtiments, perte des terrains non bâtis)

Sont à risque : 294 km de routes (dont la valeur est estimée à 297 M$), 26 km de voies ferrées (49 M$) ainsi que 5289 bâtiments et terrains privés (497 M$) ainsi que 101 édifices et terrains gouvernementaux (16 M$)

À Percé, les travaux de réhabilitation du littoral ont nécessité des investissements de plus de 20 M$ par suite des dommages causés par les grandes marées, dont celles de décembre 20161.

Inondations

nondations en Outaouais, 2017
Photo : cjphillips

Toutes les régions du Québec doivent s’attendre à des augmentations des précipitations, ce qui aura des impacts sur les réseaux d’égouts.

Coût annuel moyen des dégâts pour le gouvernement entre 1991 et 2013 : 71 M$

Coût des dégâts de 2015 à 2065 : 1,5 G$ (sans les impacts des changements climatiques)

Coût des impacts des changements climatiques de 2015 à 2065 : 48 M$

Lors des inondations printanières de 2017, 5371 résidences ont été inondées dans 261 municipalités, forçant l’évacuation de 4066 personnes. À ce jour, le gouvernement a versé 237 M$ aux sinistrés2. De plus, 400 routes ont été touchées, les dommages se chiffrant à 42 M$3.

Fonte du pergélisol

Aérogare de Kuujjuaq, EVOQ Architecture
Illustration : EVOQ Architecture
Cette construction intègre un système de refroidissement passif du sol, appelé « thermosiphon », qui sert à prévenir la fonte du pergélisol et ainsi empêcher que le bâtiment s’enfonce. Il s’agit d’un réseau de tuyaux remplis de CO2, installés sous la dalle de béton du bâtiment et reliés à des radiateurs hors sol. Normalement, les radiateurs sont positionnés aux extrémités du bâtiment, à l’écart, et leur usage est exclusivement technique. Ici, ils ont été mis en évidence et intégrés de façon architecturale et structurale.

Dans le Grand Nord, la fonte du pergélisol menace la stabilité des bâtiments, des routes et des pistes d’atterrissage.

Coût de l’adaptation de 2015 à 2065 : 64 M$

Coût si la croissance démographique atteint le niveau prévu : 217 M$

Autres risques à prendre en compte

Bâtiments endommagés après le passage d’une tornade à Gatineau, septembre 2018 Photo : Roc 1981

Froid intense : augmentation des coûts de chauffage

Augmentation des précipitations hivernales : charges de neige plus grandes sur les toits

Vagues de chaleur : bâtiments difficiles à climatiser

Vents forts : plus d’études sont nécessaires pour comprendre le phénomène et déterminer les dégâts qu’il provoquera

Glissements de terrain : pourraient aller de pair avec l’augmentation des épisodes de pluies abondantes

Sécheresses : vont s’accentuer vers la fin du 21e siècle, ce qui nécessitera des aménagements pour mieux conserver l’eau4

Sources : Sauf indication contraire : Évaluation des impacts des changements climatiques et de leurs coûts pour le Québec et l’État québécois, Rapport d’étude, Ouranos, 2015.

1. Communiqué de Développement économique Canada pour les régions du Québec, 14 février 2018.

2. Renseignements du ministère de la Sécurité publique transmis par courriel le 9 janvier 2019.

3. « Inondations : une facture de 42 millions pour le ministère des Transports », La Presse, 23 juin 2017.

4. Institut national de santé publique, site Mon climat, ma santé, www.monclimatmasante.qc.ca.