Implanté en bordure de la rivière des Prairies, dans un parc aux nombreux arbres matures de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, le pavillon d’accueil du Parcours Gouin est le premier bâtiment à consommation énergétique nette zéro à Montréal.
« Un tel emplacement au cœur du quartier et à proximité du métro Henri-Bourassa est exceptionnel », dit Maryse Laberge, architecte associée de la firme Birtz Bastien Beaudoin Laforest (BBBL), qui a été chargée de projet et conceptrice principale du pavillon d’accueil. « Il s’agit d’un bâtiment de services, mais aussi d’une vitrine environnementale et d’un lieu de vie de quartier. »
Efficacité énergétique et confort des usagers
Pour rassembler toutes ces fonctions en un seul bâtiment, l’équipe réunie autour de Maryse Laberge a dû envisager des solutions inhabituelles. « Pour atteindre l’objectif de consommation énergétique nette zéro formulé par le maître d’ouvrage, dit-elle, il aurait fallu intégrer une telle quantité de panneaux solaires sur le toit que nous n’aurions plus eu de latitude ensuite pour dessiner le bâtiment. » C’est ainsi que les concepteurs ont imaginé une structure indépendante sur laquelle l’ensemble des panneaux solaires seraient installés. Cette structure sert aujourd’hui d’agora multifonctionnelle : l’arrondissement y organise par exemple un marché public.
Il fallait aussi concevoir un bâtiment capable d’accommoder des usages divers. D’une superficie totale de 475 m2, le pavillon sur deux niveaux abrite au rez-de-chaussée un café doublé d’une salle communautaire de même qu’un local de services quatre saisons. À l’étage se trouvent une salle multifonctionnelle ainsi que des aires de bureaux. « Aujourd’hui, le bâtiment accueille aussi bien les promeneurs et les cyclistes qui profitent du Parcours Gouin que les résidents du quartier, affirme Maryse Laberge. Des élèves de l’école Sophie-Barat viennent même y faire leurs devoirs. »
Lumineux et chaleureux, le pavillon répond par ailleurs aux normes de la construction à énergie nette zéro, c’est-à-dire qu’il produit autant d’électricité qu’il en consomme. L’équipe de Maryse Laberge s’est ainsi attachée à réduire la consommation énergétique. Doté d’une enveloppe hautement performante, l’édifice s’appuie notamment sur la masse thermique du béton afin de contrôler la diffusion de la chaleur.
À l’extérieur, un système de gestion des eaux pluviales a été intégré au bâtiment. Il comprend une citerne de récupération de l’eau de pluie, un dallage perméable, des bassins de biorétention et un jardin de pluie. « L’eau récupérée sert à l’arrosage des potagers en pots », précise l’architecte. Ces éléments intégrés à l’aménagement paysager du site contribuent ainsi à l’embellissement du parc.
Cap sur la certification LEED Or
Grâce à l’ensemble des stratégies architecturales durables mises en œuvre, Maryse Laberge croit que le projet obtiendra la certification LEED Or. Pour mettre toutes les chances de leur côté, les concepteurs ont aussi misé sur une dimension pédagogique : ils présentent dans une vitrine située au rez-de-chaussée les maquettes du projet ainsi que des panneaux expliquant aux visiteurs ce qui rend le bâtiment original, autonome et durable.
En attendant la certification convoitée, la mention développement durable est « une belle reconnaissance du travail de toute l’équipe, dit Maryse Laberge, et une façon de mettre en lumière les meilleures pratiques en développement durable ». Les projets qui reçoivent l’approbation du maître d’ouvrage pour déployer des solutions écoénergétiques ne sont pas légion, reconnaît-elle, en demeurant convaincue que « ce bâtiment peut être inspirant pour d’autres projets qui tendent vers la consommation d’énergie nette zéro ».
Commentaires du jury
À l’heure où plus de 260 000 Québécois ont signé le Pacte pour la transition, voilà un projet qui met en œuvre un ensemble concerté de mesures visant à limiter son empreinte écologique. Entre autres solutions adoptées pour faire de ce pavillon d’accueil un modèle d’écoresponsabilité, on compte des murs à isolation R-39, un système de gestion des eaux pluviales et des panneaux solaires disposés sur l’abri multifonctionnel adjacent. L’implantation de ce bâtiment à consommation énergétique nette zéro a en outre été pensée de manière à minimiser la coupe d’arbres sur le site riverain. Avec sa conception qui matérialise la mission d’éducation au développement durable du parc, ce projet envoie un message fort d’engagement public en faveur de l’environnement.
LIEU
Arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, Montréal
CLIENT
Arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, Montréal
ARCHITECTES
Birtz Bastien Beaudoin Laforest architectes (Provencher_Roy) :
Maryse Laberge, Guillaume Beaudoin, Rocio Carvajo Lucena
STAGIAIRE EN ARCHITECTURE
Jérôme Descheneaux
INGÉNIERIE
Stantec
ARCHITECTURE DE PAYSAGE
Groupe Rousseau Lefebvre
ENTREPRENEUR GÉNÉRAL
Anjalec