Les projets lauréats des Prix d’excellence en architecture 2020 présentés dans ce numéro spécial d’Esquisses forment la pointe d’un bel iceberg.
En effet, si 15 lauréats et 11 finalistes ont été désignés par le jury, il faut souligner que 73 projets au total ont fait l’objet de candidatures. Ce sont autant de projets pour lesquels les conceptrices et concepteurs ont estimé s’être dépassés. C’est signe que ces architectes ont su s’allier à des clients qui partagent leur quête de qualité, et c’est de bon augure pour l’architecture québécoise.
Le bilan de cette année indique par ailleurs que plus du tiers des candidatures concernaient des projets situés hors de Montréal ou de Québec. Cela signifie que la qualité architecturale est non seulement possible hors des grands centres, mais qu’elle y est tout autant souhaitée.
Par contre, sur la cinquantaine de firmes candidates, à peine cinq étaient situées hors de la métropole ou de la capitale. Il est vrai que seulement un peu moins du tiers des bureaux d’architectes québécois sont établis ailleurs, mais il reste que leur participation est bien en deçà de leur poids relatif. J’encourage donc les architectes de partout au Québec à soumettre leurs projets en plus grand nombre l’an prochain, histoire de refléter la diversité de la profession.
J’invite les clients, les décideurs et les professionnels de partout à faire preuve d’audace et de vision : leurs gestes marqueront le paysage et le dynamisme socioéconomique de leur région et y renforceront le sentiment d’appartenance.
D’ailleurs, malgré mes origines saguenéennes, je n’ai pas peur d’être taxé de chauvinisme en rappelant qu’il fut un temps où l’architecture moderniste de la région était enviée ailleurs au Québec. C’est pourquoi j’invite les clients, les décideurs et les professionnels de partout à faire preuve d’audace et de vision : leurs gestes marqueront le paysage et le dynamisme socioéconomique de leur région et y renforceront le sentiment d’appartenance.
La qualité, un ensemble
Améliorer la qualité de vie par l’environnement bâti requiert une réflexion qui englobe une pluralité de considérations : les besoins des usagers, la pérennité des ouvrages, leur entretien, leur éventuelle reconversion et même leur fin de vie. Qui plus est, chacune de ces considérations doit s’imbriquer aux autres de sorte que la valeur de l’ensemble transcende la somme des parties. Les projets soumis au jury démontrent qu’il est tout à fait possible – et avantageux – de cultiver cette ambition. Je félicite leurs architectes et encourage toute la profession à persévérer dans cette voie. Cette capacité intégratrice fait notre force, et elle représente un atout précieux en cette ère de surspécialisation.
On pourrait dire la même chose du développement durable : la mention de cette année est allée au projet River City 3, lui aussi déjà lauréat dans une autre catégorie, Bâtiments et ensembles résidentiels de type multifamilial. Ces deux préoccupations ne devraient-elles pas appartenir d’emblée à la définition d’excellence ? Poser la question, c’est presque y répondre.
Des personnalités inspirantes
L’excellence de la profession ne concerne pas seulement les réalisations bâties. Le programme des prix et distinctions de l’OAQ récompense aussi des individus qui contribuent à l’avancement de la qualité architecturale au Québec. Ces distinctions constituent une autre source d’émulation pour les membres et une invitation à diffuser les valeurs de la profession. Ainsi, des activités comme l’enseignement, l’administration, la gestion, la politique et toute forme d’engagement peuvent nous faire progresser collectivement. J’en ai la conviction profonde, et les personnes récompensées cette année en font la brillante démonstration.