Métamorphose de l'Insectarium *Grand Prix d'excellence*

Kuehn Malvezzi , Pelletier De Fontenay, Jodoin Lamarre Pratte architectes en consortium

Le projet

Les rapports scientifiques se succèdent et nous confrontent à l’inévitable besoin de redéfinir notre relation à la planète et au vivant et aux espèces non humaines qui la partagent avec nous. Ce processus de redéfinition passe par la production de nouvelles clés de compréhension et de nouveaux modes de représentation de la nature. Le nouvel Insectarium de Montréal répond à ce changement de paradigme. 

Conçu par les architectes Kuehn Malvezzi, Pelletier de Fontenay, Jodoin Lamarre Pratte architectes et l’atelier le balto paysagistes à la suite d’un concours international remporté en 2014, l’Insectarium vise à transformer la relation du public avec les insectes et leur environnement. Pour ce faire, il met en scène des espaces architecturaux et muséologiques innovants qui rapprochent les visiteurs des insectes. L’architecture extérieure est caractérisée par trois éléments archétypaux — le jardin, la serre, le dôme — qui s’intègrent au paysage du Jardin Botanique. À l’intérieur, le parcours chorégraphié à travers le bâtiment abolit le clivage entre l’humain et la nature grâce à des expositions accessibles à tous et à des expériences sensorielles immersives.

Dès l’entrée, les visiteurs prennent un chemin descendant incurvé aux parois inclinées. Ce parcours est conçu pour désorienter; pour signaler l’abandon des environnements spatiaux connus et l’entrée dans un labyrinthe de galeries où les visiteurs amorcent leur rencontre avec le monde des insectes. En émergeant de ces espaces souterrains, les visiteurs entrent dans le Grand Vivarium. Cette serre spacieuse et lumineuse présente un parcours sinueux dans lequel des spécimens vivants évoluent librement. Dans cet univers, les éléments techniques sont acceptés comme partie intégrante de l’architecture et rappellent que le maintien d’un biotope autonome dans un environnement fermé nécessite un support technique important.

À l’aube d’un moment crucial pour repenser les relations entre la biologie humaine et non humaine, le nouvel Insectarium de Montréal présente une nouvelle approche critique pour les musées d’histoire naturelle.

Lieu

Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, Montréal

Commentaires du jury

Ce projet d’exception a unanimement retenu l’attention du jury dès la phase de préanalyse des candidatures et pendant toute la durée des délibérations. Dans cet établissement de l’Espace pour la vie, à Montréal, la notion de biophilie prend tout son sens. Le volume de verre à la silhouette bien contemporaine et le socle de terre et de végétaux luxuriants qu’il coiffe offrent ensemble un parcours immersif qui invite non seulement à découvrir les insectes, mais aussi à emprunter leur point de vue sur leur environnement. Les défis techniques qu’il a fallu relever pour transformer à ce point l’expérience muséale de même que la forte synergie entre l’architecture du bâtiment et du paysage qui favorise son intégration au Jardin botanique de Montréal valent à ce projet l’un des deux Grands Prix que le jury a choisi de décerner cette année.