Le rideau est tombé sur le Lab-École en juin dernier. Lancé en 2017 pour repenser les milieux d’apprentissage, ce projet novateur a donné naissance à six écoles primaires modernes, inspirantes et ancrées dans leur communauté. Que reste-t-il de cette aventure collective qui a mobilisé 135 firmes d’architecture? Et surtout : comment faire en sorte que cet élan ne s’essouffle pas?
Pendant longtemps, les écoles québécoises ont été bâties selon un modèle uniforme : un long corridor bordé de classes fermées, une cour asphaltée, peu ou pas d’espaces pour se rassembler ou collaborer. Cette conception, centrée sur l’enseignement magistral, laissait peu de place à la perspective que l’environnement physique pouvait influencer la réussite éducative. Puis, des architectes se sont mis à faire pression sur le gouvernement pour repenser les établissements d’enseignement, du primaire à l’université. Ils plaidaient en faveur d’écoles conçues comme de véritables milieux de vie : des espaces ouverts et flexibles pour favoriser la collaboration, le partage et la socialisation.
« L’architecture peut avoir des effets significatifs sur le bien-être, la capacité de concentration, la productivité et le sentiment d’appartenance, autant de facteurs qui, dans le cas d’une école, peuvent contribuer à la réussite des élèves », affirme Marc-André Carignan, chroniqueur en développement urbain et auteur du livre Les écoles qu’il nous faut, publié en 2018.
Cette idée de l’architecture a pavé la voie à la création du Lab-École, un organisme à but non lucratif, qui a vu le jour en 2017, à l’initiative de trois personnalités québécoises issues de milieux complémentaires : l’architecte Pierre Thibault, l’athlète et promoteur des saines habitudes de vie Pierre Lavoie et le chef et communicateur Ricardo Larrivée. Leur ambition commune : créer un espace de réflexion et d’expérimentation capable de proposer des solutions concrètes et novatrices pour transformer l’école publique québécoise.
Le gouvernement du Québec a rapidement soutenu la démarche, en intégrant avant tout le Lab-École à la Politique de la réussite éducative et en finançant la réalisation de projets pilotes qui serviraient de laboratoires pour tester de nouveaux concepts d’aménagement, de saine alimentation et de mode de vie actif.

Une démarche collaborative et interdisciplinaire
Pour établir ses principes, le Lab-École s’est notamment appuyé sur une approche multidisciplinaire et collaborative, mobilisant à la fois le personnel scolaire, des architectes, des designers, des nutritionnistes et d’autres experts et expertes, afin de concevoir des environnements scolaires pensés « à hauteur d’enfant ».
Il s’est aussi basé sur la recherche, spécialement une étude comparative entre les écoles québécoises et scandinaves, qui a révélé une double lacune : globalement, les élèves d’ici disposent de moins d’espace et n’ont que peu d’endroits pour apprendre en dehors de la salle de classe, alors que des environnements variés permettent de diversifier les enseignements. Cette analyse a mené à la décision d’ajouter trois mètres carrés par élève, soit un pour bouger, un pour collaborer, un pour manger. « Les bonnes pratiques montrent que pour favoriser les pédagogies innovantes, il faut des espaces qui y sont destinés », explique Pierre Thibault.
Le Lab-École a produit une série de publications qui détaillent l’intégration de cuisines, de gradins dans les zones communes et de mobilier dans les corridors pour en faire des ruelles d’apprentissage où les élèves peuvent, par exemple, venir travailler à certains moments, de même que l’aménagement des cours d’école. Cette documentation visait à diversifier les opportunités d’apprentissage et à favoriser le mouvement des élèves, en plus de poser les bases conceptuelles des cinq concours d’architecture qui se sont tenus en 2019 et 2020.
Le Lab-École de Québec est le seul à ne pas avoir fait l’objet d’un concours, car il fallait d’abord déterminer s’il s’agirait d’une rénovation avec agrandissement ou d’une reconstruction complète. L’équipe multidisciplinaire du Lab-École, en partenariat avec Jérôme Lapierre architecte et ABCP architecture, a finalement retenu l’option de la construction neuve et élaboré le concept de l’école Stadacona. Ce choix a permis de tester et de mettre en œuvre directement les principes mis au point par le Lab-École, qui ont ensuite inspiré les concours des autres sites pilotes.

La créativité architecturale en action
L’engouement des architectes pour le projet a dépassé toutes les attentes. Pas moins de 135 firmes ayant participé aux concours ont produit 160 propositions pour les sites de Rimouski, Shefford, Saguenay, Gatineau et Maskinongé. « Ce n’est pas la créativité québécoise qui manque, mais le désir de l’utiliser de façon éclairée », en conclut Pierre Thibault, en parlant d’écoles construites hors du concours du Lab-École.
La première étape de ces concours était anonyme, ce qui a permis à des firmes qui n’étaient pas spécialisées dans l’architecture scolaire de proposer leurs concepts. Plusieurs d’entre elles ont d’ailleurs été finalistes ou même lauréates, comme L’OEUF Architectes, démontrant qu’un regard extérieur peut faire une différence. « Ce n’est pas parce que tu n’as pas fait d’école que tu n’es pas capable d’en faire », souligne Marc-André Carignan.

Six écoles, six concepts
Les six projets d’école ont donné lieu à des solutions architecturales uniques adaptées au contexte géographique et communautaire de ces établissements. À Québec, le défi était d’intégrer une école dans un tissu urbain dense du secteur Limoilou en revitalisation : l’école Stadacona s’élève sur quatre étages avec des cours en paliers sur les toits, créant des accès multiples à l’extérieur.
À l’école du Boisé-des-Prés de Rimouski, une conception des firmes Lapointe Magne et associés et L’OEUF Architectes, la cour s’ouvre sur le boisé adjacent, utilisé pour les récréations et les classes extérieures, avec une grande toiture servant de préau et une cour transformée en agora.
L’école de l’Étincelle à Saguenay ressemble à de petites maisons avec toits en pente, collées et assemblées en U autour de la cour. Un concept du consortium formé de l’Agence Spatiale, Appareil Architecture et BGLA Architecture + Design urbain.
L’école du Zénith à Shefford, en Estrie, conçue par Pelletier de Fontenay et Leclerc architectes se caractérise par ses pavillons disposés de façon à profiter au maximum de la nature environnante. Elle se distingue également par l’utilisation d’isolants en fibre de bois et de solutions passives, telles que les débords de toits et les cheminées d’évacuation de l’air chaud, pour réduire les besoins en climatisation.
À Maskinongé, l’agrandissement de l’école des Cerisiers s’étend le long des trois rues qui bordent le terrain, créant un parcours continu qui transforme l’ensemble du site en environnement éducatif. Le projet est une réalisation du consortium Lucie Paquet + Paulette Taillefer et Leclerc architectes.
Enfin, à Gatineau, le projet d’agrandissement de l’école primaire anglophone Pierre-Elliott-Trudeau s’articule autour d’un espace communautaire central formant une boucle qui connecte les différentes composantes éducatives au milieu naturel environnant. Une conception du consortium BGLA Architecture + Design urbain, Yelle Maillé architectes et L’OEUF Architectes.
« Ce sont des innovations qui auraient peut-être été plus difficiles à faire dans une commande plus traditionnelle », estime Thomas Gauvin-Brodeur, architecte associé chez Leclerc architectes.
On pourrait croire que ces écoles coûtent beaucoup plus cher à construire. En réalité, l’écart budgétaire demeure raisonnable. L’évaluation récente1 de l’expérience Lab-École fait état d’un coût supplémentaire moyen d’environ 12 % par rapport à des projets comparables réalisés selon les standards habituels – un dépassement considéré comme normal pour des projets pilotes.
Selon Bryan St-Louis, responsable des relations de presse à la direction des communications du ministère de l’Éducation, le Lab-École visait justement à tester des concepts, des aménagements et du mobilier, ce qui peut expliquer des coûts plus élevés. « Ces projets avaient pour but de dresser des constats afin d’améliorer les façons de faire. »
Pour Pierre Thibault, cet investissement en vaut largement la peine : avec des cours exceptionnelles, une école mieux utilisée tout au long de l’année, un effet potentiel sur le décrochage scolaire et la santé mentale du personnel, les retombées positives pour la communauté seraient, selon lui, largement supérieures aux coûts additionnels. Il parle d’un investissement sociétal majeur.
Ces écoles ancrées dans leur milieu s’inscrivent aussi dans l’esprit de la Politique nationale de l’architecture et de l’aménagement du territoire, adoptée en 2022. « Le Lab-École, c’est un peu ça : mieux planifier notre territoire avec le génie du lieu », résume Marc-André Carignan.

L’héritage du Lab-École
Même si le projet du Lab-École a pris fin, sa vision perdure. Ses concours ont permis à des firmes de se familiariser avec ses principes, lesquelles pourraient désormais les appliquer ailleurs, note Sandrine Tremblay-Lemieux, architecte chez STGM Architecture. Elle retient d’ailleurs le potentiel de centraliser les vestiaires pour libérer de la place dans les corridors et en faire des espaces d’apprentissage. La firme a été finaliste des trois concours de projets du Lab-École auxquels elle a participé et a depuis réalisé les écoles primaires de l’Étoile, à Lévis, et Louis-Saint-Laurent, à Compton, en Estrie. Marc-André Carignan observe pour sa part que, dans les nouveaux projets hors Lab-École, l’apprentissage peut se faire dans l’ensemble du bâtiment, pas seulement dans les classes.
« Depuis le Lab-École, toutes les écoles ont au minimum un gymnase double. Les classes faisaient 60 m², maintenant elles font 75 m² avec en plus des espaces collaboratifs. Avant, il n’y avait pas de budget alloué aux cours d’école. Maintenant, il y a une enveloppe à cette fin », confirme Laurence St-Jean, architecte directrice chez ABCP architecture.
L’approche participative a aussi gagné en popularité. « C’est super riche. Le personnel scolaire nous donne des pistes, et on peut ajuster nos projets pour répondre aux besoins. C’est quelque chose qu’on ne faisait pas vraiment avant et qu’on va garder », insiste-t-elle.
En réalité, plusieurs concepts mis de l’avant par le Lab-École circulaient déjà chez les architectes, mais peinaient à trouver une application concrète. « On savait depuis longtemps que la lumière naturelle et les espaces collaboratifs étaient essentiels. Le Lab-École a légitimé beaucoup de ces idées qu’on voulait appliquer, mais sans avoir les conditions pour le faire », soutient Stephan Langevin, architecte associé principal chez STGM Architecture. Quelques firmes parvenaient parfois à innover comme Leclerc architectes, qui, en 2017, avait intégré des murs amovibles dans les classes de l’école primaire des Cascades, à Rawdon, dans Lanaudière, afin de moduler les espaces selon les besoins pédagogiques.

Une normalisation controversée
En parallèle au mouvement amorcé par le Lab-École, le ministère de l’Éducation a lui aussi souhaité orienter la conception des écoles avec une série de documents normatifs. En 2020, il a publié le Guide de planification immobilière – établissements scolaires primaires, qui oriente les aspects fonctionnels, spatiaux et techniques des projets. À l’instar du Lab-École, il met l’élève au centre des préoccupations et insiste sur des critères comme la flexibilité et l’adaptabilité des espaces pour favoriser des pédagogies différenciées et assurer des milieux de vie de qualité.
Puis, en 2023, il a diffusé un nouveau document, le Guide sur la signature architecturale : une nouvelle génération d’écoles – établissements scolaires primaires, inspiré d’un guide antérieur pour les écoles secondaires. Celui-ci prescrit des lignes directrices esthétiques précises, comme l’utilisation du bois dans les espaces intérieurs et communs (en parement et en structure apparente), un parement extérieur en aluminium, des accents bleu fleurdelisé sur les façades principales et la signalétique ainsi qu’une stèle identitaire standardisée à l’entrée des établissements.
Bryan St-Louis justifie cette approche du ministère de l’Éducation : la signature « a pour objectif de créer une identité visuelle commune à la nouvelle génération d’écoles au Québec ».
Thomas Gauvin-Brodeur, qui avait contribué à l’élaboration du guide sur la signature architecturale avec les firmes Lemay et Vincent Leclerc architecte, se distancie aujourd’hui du résultat final. « La signature architecturale demandée actuellement par le ministère de l’Éducation n’est pas ce que nous avions présenté », précise-t-il.
Ces exigences « déconnectent les écoles de leur milieu », déplore Laurence St-Jean. Sur le terrain, cette rigidité entraîne parfois des difficultés. Stephan Langevin raconte avoir dû batailler pour intégrer de la brique dans une école située dans un quartier où ce matériau était pourtant prédominant.
D’autres y voient une ingérence dans l’autonomie professionnelle des architectes. « On devrait considérer que les architectes sont en mesure de définir ce qu’est la signature appropriée pour chaque milieu. Ça fait partie des responsabilités qui viennent avec notre profession », soutient Laurence St-Jean.
Alors que le Lab-École prônait l’adaptation au contexte local et la créativité architecturale, la signature imposée tend vers l’uniformisation et la standardisation, déplorent les architectes. Un retour en arrière qui inquiète ceux et celles qui ont porté la vision novatrice du Lab-École.
Un chantier d’envergure
Malgré les reculs perçus dans les nouvelles orientations, les architectes souhaitent poursuivre les actions amorcées par le Lab-École. Le prochain grand chantier sera celui de la réhabilitation des écoles existantes. Le Plan québécois des infrastructures 2023-2033 révèle en effet que 61 % du parc immobilier du réseau public d’enseignement du Québec est en mauvais état. Cela représente plus de 2300 écoles primaires et secondaires à rénover ou à reconstruire.
Pierre Thibault est bien conscient du défi et c’est pourquoi deux Lab-École étaient des projets d’agrandissement et de rénovation, soit l’école des Cerisiers, à Maskinongé, et l’école Pierre-Elliott-Trudeau, à Gatineau, afin d’inspirer de futures rénovations d’écoles en y intégrant les idées du Lab-École.
Dans ces projets, les architectes font face à différents enjeux, dont celui d’harmoniser la partie neuve à l’ancienne pour recréer un écosystème intégré. Un défi qu’a su relever STGM Architecture en consortium avec Ateliers architecture à l’école Louis-Saint-Laurent, à Compton. Dans cet établissement, le lien entre les deux parties est conçu comme espace d’apprentissage avec gradins. Cela suppose cependant que le budget ne concerne pas uniquement l’agrandissement, mais aussi l’actualisation du bâtiment existant.
Stephan Langevin redoute que des enjeux politiques ou budgétaires viennent affaiblir le mouvement initié par le Lab-École. « On revient en mode compressions », note Laurence St-Jean, qui dit observer une rationalisation des espaces à l’extérieur des salles de classe. De son côté, Marc-André Carignan craint que « s’il n’y a plus de concours, on retombe sur le pilote automatique » alors que la pédagogie continuera d’évoluer, obligeant l’école à s’adapter à de nouveaux besoins. Tout comme Pierre Thibault, il estime nécessaire de maintenir au moins un concours par année pour garder l’émulation et stimuler la créativité, notamment pour l’immense chantier que représente la rénovation des écoles existantes.
1 Regard sur l’expérience Lab-École : Poursuivre le chemin vers des écoles contemporaines, Lab-École, 2025
Des effets mesurés
Les écoles du Lab-École ne sont pas seulement des projets architecturaux innovants : elles servent aussi de laboratoires vivants pour observer les répercussions des environnements scolaires sur les élèves et le personnel. Une vaste étude, menée entre 2022 et 2025, permet aujourd’hui de mieux comprendre les retombées de ces milieux sur le bien-être en milieu scolaire.
Des chercheurs et chercheuses de l’Université du Québec à Montréal, de l’Université du Québec à Trois-Rivières, de l’Université Laval et de partenaires internationaux (France et Suisse) ont suivi plus de 460 élèves, 72 membres du corps enseignant et 49 membres du personnel de soutien (psychologues, orthopédagogues, etc.) avant et après leur entrée au Lab-École.
L’équipe dirigée par Mélissa Goulet, professeure au Département d’éducation et formation spécialisées de l’UQAM, a utilisé questionnaires, observations vidéo et entretiens pour documenter l’effet sur l’engagement scolaire, la qualité des interactions, l’activité physique, l’appropriation des espaces, la rétention de la main-d’œuvre, etc.
Des bénéfices pour les élèves
Les résultats, rendus publics en juin 2025, révèlent des répercussions positives notables. « C’est unanime, tout le monde apprécie les nouveaux espaces, mais ils demandent de l’adaptation », souligne Mélissa Goulet.
En comparaison aux normes canadiennes, les élèves des Lab-École montrent une amélioration importante de leur attitude envers l’école. Si ces élèves éprouvent quelques difficultés de concentration dans leurs nouveaux espaces d’apprentissage la première année, ils et elles développent ensuite un meilleur engagement scolaire, une compréhension plus fine des meilleures façons d’apprendre ainsi qu’un sentiment d’appartenance renforcé. L’étude documente également une hausse de l’activité physique pendant les heures de classe grâce aux espaces extérieurs et aux gradins ainsi qu’un intérêt accru pour l’alimentation et les enjeux agroalimentaires.
Une incidence positive sur l’enseignement
Du côté du personnel, l’étude révèle une satisfaction au travail et un bien-être psychologique améliorés, malgré une augmentation temporaire du stress durant la phase d’adaptation. Enseignants et enseignantes développent un sentiment d’efficacité personnelle et collective renforcé, particulièrement pour l’engagement des élèves et le déploiement de stratégies pédagogiques.
Les gradins transforment l’enseignement en donnant lieu à des pratiques plus actives. « Les enfants doivent aller chercher des réponses en haut des marches, les mémoriser et redescendre les écrire », décrit Michaël Fiola, directeur de l’école du Boisé-des-Prés, à Rimouski. La cuisine donne aussi l’occasion de pratiquer la lecture des recettes, de faire des calculs avec les quantités et de la géographie sur l’origine des aliments.
S’approprier les espaces
L’appropriation des espaces se fait graduellement, autant les élèves que le corps enseignant ayant besoin de temps pour les apprivoiser. Les zones collaboratives adjacentes aux classes – ruelles d’apprentissage, petites cours intérieures – sont souvent les premières investies. « Des élèves qui terminent une activité peuvent y faire de la lecture ou rencontrer l’orthopédagogue », explique Mélissa Goulet.
Toutefois, l’architecture ne fait pas tout. L’étude révèle que « ce sont davantage les pratiques, la culture ou la personnalité de l’enseignant, l’organisation des modes de vie au sein du bâtiment qui facilitent ou contraignent l’appropriation des espaces ». Certains lieux polyvalents comme la cuisine demeurent plus difficiles à s’approprier et nécessitent un accompagnement particulier.
Cependant, l’optimisation de ces espaces dépend de leur configuration et nécessite une planification collaborative. « Si une enseignante prévoit une lecture silencieuse aux gradins pendant qu’une autre classe cuisine à proximité, des conflits d’usage peuvent survenir », prévient la chercheuse. C’est pourquoi elle recommande une consultation en amont avec toutes les parties prenantes pour éviter de juxtaposer des activités pas toujours compatibles.
Des recommandations pour l’école de demain
Ces environnements novateurs catalysent de nouvelles approches éducatives qui se diffusent au sein du réseau des Lab-École. Les chercheurs et chercheuses recommandent notamment d’accompagner le personnel dans la phase d’adaptation pour réduire le stress initial, d’élaborer des pratiques pédagogiques intégrées aux espaces et de faire une utilisation créative des lieux pour amener les enfants à bouger davantage.
Pour les futures constructions et rénovations d’écoles, l’équipe suggère de tirer profit de l’expérience des Lab-École et de maintenir un « carnet de santé des bâtiments » pour assurer une amélioration continue.
Une rencontre avec le ministère de l’Éducation et les centres de services scolaires est prévue à court terme pour formuler des recommandations officielles. À Rimouski, Michaël Fiola travaille déjà avec le Centre de services scolaire des Phares pour « contaminer les autres écoles dans les projets de rénovation ».