Les modifications apportées à la Charte de la langue française en vertu de la Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français (projet de loi 96), visent à renforcer le statut de la langue française au Québec, dans toutes les sphères de la société. À cette fin, plusieurs nouvelles dispositions touchent directement les ordres professionnels, leurs membres, ainsi que les candidats à l’exercice d’une profession. 

En tant qu’organisme parapublic, l’Ordre a un devoir d’exemplarité. Il doit appliquer la loi et veiller à ce que ses membres s’y conforment. À cet effet, l’Ordre est tenu de communiquer uniquement en français, tant à l’oral qu’à l’écrit, avec ses membres et avec les candidats à la profession.

Ce que cela signifie pour les membres et les candidats à la profession

  • Vous devez maintenir une connaissance de la langue française appropriée à l’exercice de la profession tant que vous êtes membre de votre ordre professionnel.

Puisque depuis 1977 les membres d’ordres professionnels doivent avoir une connaissance appropriée du français à l’entrée dans la profession, la loi ne reconnaît aucuns « droits acquis ». Elle s’applique à tous, peu importe la date de délivrance du permis ou le lieu de résidence du membre.

  • Si votre connaissance de la langue française n’est pas suffisante, vous devez prendre les moyens nécessaires pour être en mesure de le faire, par exemple en suivant des cours de mise à niveau.
  • Vous pouvez continuer à desservir votre clientèle en français, en anglais ou dans une autre langue de votre choix. Toutefois, si une personne vous demande de lui rendre des services professionnels en français, vous ne pouvez le lui refuser parce que vous ne maîtrisez pas la langue française et vous devez exécuter le mandat dans les règles de l’art.
  • Si votre connaissance de la langue française n’est pas suffisante pour assurer la prestation de services en français, vous devez prendre les moyens nécessaires pour être en mesure de le faire, par exemple en suivant des cours de mise à niveau.
  • Obligation de fournir tout rapport ou autre document en français à une personne autorisée autre que le client.

Les membres des ordres professionnels doivent fournir en français, à leurs frais, tout avis, opinion, rapport, expertise ou autre document qu’ils rédigent à toute personne autorisée à les obtenir et qui leur en fait la demande. Cette demande peut être faite à tout moment. La personne autorisée n’est pas définie par la loi. Il peut s’agir du mandataire du client, de son actionnaire, d’un administrateur, voire d’un enquêteur de l’Agence du revenu. Toutefois, lorsque le client est une personne morale (compagnie, fiducie, société), les frais de traduction du document demandé par une personne autorisée à l’obtenir sont à la charge du client.

  • En vertu des articles 35.1 et 35.2 de la Charte de la langue française, la connaissance appropriée du français est désormais une compétence requise pour exercer la profession et elle sera vérifiée comme telle par l’Ordre. Le comité d’inspection professionnelle pourrait recommander qu’une formation ou un stage vous soit imposé pour vous permettre d’acquérir une connaissance suffisante du français pour exercer la profession.

De plus, les cours de perfectionnement qu’un membre d’un ordre professionnel peut être obligé de suivre avec succès ainsi que toute autre obligation, déterminée dans un règlement pris en vertu de l’article 90 de ce code, qui peut lui être imposée peuvent avoir pour objet de permettre à un tel membre de recouvrer de la langue officielle une connaissance appropriée à l’exercice de la profession.

  • En vertu de l’article 59.1.2 du Code des professions, le fait de ne pas maintenir une connaissance appropriée du français ou de refuser de fournir des services au seul motif qu’on vous demande de le faire en français constitue un acte dérogatoire à l’exercice de la profession et peut faire l’objet d’une plainte devant le Conseil de discipline de l’Ordre.

 

  • Les communications de l’Ordre avec les membres et les candidats à la profession doivent être exclusivement en français, tant à l’oral qu’à l’écrit.
  • Le personnel de l’Ordre doit utiliser exclusivement le français dans ses échanges oraux et écrits avec les membres et les candidats à l’exercice de la profession.
  • Vous n’êtes pas contraint de vous adresser à l’Ordre en français. Toutefois, le personnel de l’Ordre doit vous répondre exclusivement en français, y compris sur les questions déontologiques.
  • Seuls les membres titulaires d’un permis temporaire délivré en vertu de la Charte de la langue française sont exemptés de l’application des nouvelles dispositions de la Charte.
  • Les candidats à la profession ont accès à l’Examen de architectes du Canada (ExAC) dans la langue de leur choix, en français ou en anglais.
  • Aux fins du règlement sur la formation continue obligatoire, l’Ordre peut reconnaître des activités de formation offertes par des tiers dans une autre langue que le français.
  • Certaines validations étant en cours, nous ne pouvons répondre pour le moment à toute autre question. D’autres précisions suivront prochainement.
  • Les inspections professionnelles doivent se dérouler en français et les rapports d’inspection doivent être rédigés en français.
  • Il est entendu que les dossiers et rapports préparés pour vos clients et qui font l’objet d’une inspection peuvent être rédigés en français ou en anglais.
  • Le syndic ne peut communiquer avec les membres qu’en français. Si vous faites l’objet d’une enquête, les questions du syndic vous seront posées en français.
  • Si vous faites l’objet d’une plainte devant le Conseil de discipline, vous pourrez utiliser la langue de votre choix tout au long des procédures devant celui-ci.

*Le contenu de cette page est inspiré – avec son autorisation – d’un contenu produit par l’Ordre des CPA du Québec.