Plateforme d'observation Université de Waterloo
Plateforme d'observation à la fondation amphibie sur le campus de l'Université de Waterloo
Photo : Elizabeth English

On modifie en ce moment les codes canadiens relatifs aux bâtiments et aux infrastructures pour tenir compte des impacts des changements climatiques. Coup d’œil sur un vaste chantier du Conseil national de recherches du Canada.

Jusqu’à tout récemment, les normes du Code du bâtiment et celles touchant aux infrastructures étaient établies à l’aide de données climatiques historiques. Or, ces références ne tiennent plus la route dans le contexte des changements climatiques. C’est pourquoi le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) et Infrastructure Canada ont lancé en 2016 le projet d’immeubles résilients aux changements climatiques et d’infrastructures publiques de base (IRCCIPB). La démarche prévoit 40 M$ sur cinq ans pour la mise à jour des codes relatifs au cadre bâti.

« Les experts quantifient les risques des changements climatiques avec un certain degré d’incertitude pour créer de nouveaux facteurs de sécurité et des facteurs de charge pour les bâtiments et les infrastructures », explique Marianne Armstrong, l’agente de recherche au CNRC qui pilote ce projet.

Étant donné l’incertitude liée aux modèles de prévisions climatiques et les actions de réduction des gaz à effet de serre, le CNRC utilise trois scénarios climatiques.

Ces modèles permettent de prédire à quel moment la température globale va augmenter de 1 à 5 °C et quels seront les impacts sur les infrastructures. Par exemple, « une augmentation de 1 °C fera monter l’humidité de 7 % », dit Marianne Armstrong. « Il y aura plus de précipitations, mais ça ne tombera pas uniformément partout. On travaille donc avec les experts pour savoir quels endroits seront touchés. »

Bâtiments, ponts, routes, installations de traitement des eaux usées et de transport ferroviaire font partie des systèmes étudiés par son équipe. Le projet porte déjà ses fruits, car en travaillant conjointement avec les comités CSA et ULC, le CNRC a modifié 13 normes du Code du bâtiment, du Code canadien de l’électricité et du Code canadien sur le calcul des ponts routiers.

Au-delà de la révision des codes, le projet vise aussi à créer des outils d’évaluation et un guide de bonnes pratiques pour la construction d’infrastructures résilientes, car « le code n’empêche pas de dépasser les normes », soutient la chercheuse.

Par exemple, le CNRC élabore un guide des meilleures pratiques en matière de technologie des fondations amphibies avec des chercheurs de l’Université de Waterloo. L’organisme travaille également à la mise au point d’un béton perméable qui réduit le ruissellement.

Enfin, le CNRC souhaite intégrer la résilience aux changements climatiques au Devis directeur national et aux critères d’évaluation du Centre canadien des matériaux de construction.

Normes récemment modifiées pour tenir compte de l’adaptation aux changements climatiques

Normes CSA

• Code canadien de l’électricité

• Code canadien sur le calcul des ponts routiers

• Fenestration (CAN/CSA A440)

• Durabilité des bâtiments (CSA S478)

Nouvelles normes

• Conception des systèmes de biorétention (CSA W200)

• Traitement des eaux usées (CSA S900.1)

• Protection des sous-sols contre les inondations (CSA Z800)

Normes ULC

• Réservoirs de carburant

• Jauge des réservoirs de carburant et détecteur de fuite

• Tests de feu

• Barrière à l’air

• Isolation et systèmes de finition extérieure

• Valves antiretour