Le maintien des actifs comprend plusieurs notions, souvent liées entre elles, qui concernent à la fois les actifs eux-mêmes et les interventions des organisations qui les gèrent. Voici les principales.
Actif
Ensemble de biens qui constituent un patrimoine : immeubles, infrastructures, aménagements…
Gestion des actifs
Ensemble des évaluations, décisions et actions qui concernent l’optimisation des immeubles, des infrastructures et des aménagements durant leur cycle de vie complet. Celles-ci doivent être formalisées dans un plan de gestion des actifs et dans les prévisions budgétaires de l’organisation responsable de ces actifs.
Maintien des actifs
Le Secrétariat du Conseil du trésor du Québec (SCTQ) le définit comme « l’ensemble des travaux qui visent à maintenir ou à rétablir l’état physique d’un actif ». C’est un élément de la gestion des actifs* qui consiste à assurer leur aspect sécuritaire et leur capacité à jouer le rôle pour lequel ils ont été conçus ainsi qu’à réduire leur risque de défaillance et à contrer leur vétusté physique. Toujours selon la définition du SCTQ, le maintien des actifs comprend le remplacement de composantes (fenêtres, revêtement extérieur, etc.) et les travaux de mise aux normes, mais pas les travaux d’entretien ou d’amélioration, ni le remplacement complet de l’actif. Cependant, des architectes avec qui Esquisses s’est entretenu considèrent que l’entretien fait partie du maintien des actifs.
Les outils de surveillance
Analyse du cycle de vie
Examen de l’ensemble des étapes liées à l’existence d’un actif, y compris l’extraction des matières premières, la fabrication des matériaux et des produits, le transport, la réalisation de l’actif, son exploitation, son maintien et sa fin de vie utile. Il aide à déterminer les éléments ou les usages d’un actif qui montrent la plus grande empreinte environnementale.
Audit technique
Évaluation de chaque élément d’un actif qui sert à connaître son état et à établir les travaux d’entretien ou de réparation qui devront être réalisés afin de le maintenir en bon état. Dans le cas d’un bâtiment, par exemple, on examinera les fondations, la structure, l’enveloppe et les équipements mécaniques (plomberie, électricité, etc.). Il est généralement réalisé par des architectes avec l’aide d’autres spécialistes, notamment des ingénieurs ou ingénieures. Dans le langage courant de l’industrie, ce terme est souvent employé indistinctement du terme carnet de santé* ou bilan de santé*.
Carnet de santé (ou bilan de santé)
Outil de contrôle basé notamment sur les résultats de l’audit technique qui sert à dresser une vue d’ensemble de l’état intérieur et extérieur d’un immeuble ou d’une infrastructure en tenant compte de toutes ses parties (fondation, structure, parements intérieurs et extérieurs, enveloppe, ouvertures, etc.). On y recense généralement l’année de construction, les rénovations, la fréquence d’entretien, les inspections passées ou requises ainsi que l’état de chacun de ces éléments et les mesures à prendre. Dans le langage courant de l’industrie, ce terme est souvent employé indistinctement du terme audit technique*.
Les outils d’entretien et de conservation
Plan de conservation
Document qui présente des orientations en vue de la préservation, de la réhabilitation et de la mise en valeur d’un bien patrimonial classé ou cité, d’un site patrimonial déclaré ou d’un paysage culturel patrimonial désigné. Par exemple, le gouvernement du Québec a prévu de tels plans pour l’ancienne aluminerie de Shawinigan, les Jardins de Métis, à Grand-Métis, dans le Bas-Saint-Laurent, et le site patrimonial du Mont-Royal, à Montréal. À la suite de l’adoption de modifications à la Loi sur patrimoine culturel, en 2021, les plans seront graduellement remplacés par des règlements qui encadreront certaines interventions sur ces sites. Ces derniers seront protégés par une nouvelle catégorisation associée à des objectifs de conservation.
Plan d’entretien
Plan servant à planifier et à budgéter l’entretien courant des immeubles ou des infrastructures afin d’en prolonger la vie utile et de réduire le recours à des travaux de maintien plus importants.
Exprimer les déficits
Déficit d’entretien (ou déficit de maintien)
Le gouvernement du Québec le définit comme l’ensemble des travaux de maintien d’actifs qui correspondent à des corrections qui auraient dû être réalisées avant l’inspection et qui découlent de la constatation d’une défectuosité ou d’une perte de performance. Ces travaux visent généralement à remédier à des situations comportant un niveau de risque élevé. Le déficit d’entretien s’exprime en dollars (le coût des travaux à effectuer).
Déficit fonctionnel
Travaux liés au manque d’adaptation du parc immobilier ou d’infrastructures par rapport aux besoins des usagères et usagers. Le déficit fonctionnel s’exprime en dollars (le coût des travaux à effectuer).
Indice de vétusté fonctionnelle (IVF)
Pourcentage qui exprime la condition de la fonctionnalité d’un actif. On l’établit en divisant le déficit fonctionnel* par la valeur actuelle de remplacement. Plus le pourcentage est élevé, plus sont grands les besoins de rénovation.
Indice de vétusté physique (IVP)
Pourcentage qui exprime la condition du patrimoine bâti. On l’obtient en divisant le déficit d’entretien* par la valeur actuelle de remplacement. Un pourcentage élevé indique de grands besoins en rénovation.
Obsolescence, désuétude
Termes qui renvoient à l’évolution des normes de construction et des comportements de la population qui utilise un actif. Un bâtiment, sans être vétuste, peut ne plus correspondre aux normes et aux techniques de construction contemporaines. Son utilité peut aussi être réduite à néant par les changements de comportement de la population ou par des évolutions sociales et économiques (par exemple la disparition d’une industrie qui rend une usine obsolète).
Vétusté
Terme, employé notamment par la Ville de Montréal, qui réfère à la détérioration d’un bâtiment par le temps ou par un usage prolongé. Le temps est l’élément principal ici, mais un mauvais entretien (par exemple des infiltrations d’eau non corrigées) peut accélérer la vétusté d’un immeuble. À l’inverse, un bon entretien et le remplacement en temps voulu de certains éléments, comme la toiture ou les fenêtres, peuvent retarder la vétusté d’un actif.
* Voir définition