La rédactrice en chef d’Esquisses est absente. Oh, elle va bien, rassurez-vous : elle est en congé pour quelque temps.
La rédactrice en chef, c’est Christine Lanthier. C’est elle qui est responsable des contenus et qui m’aide grandement dans la rédaction des éditoriaux. Je le dis parce qu’ils sont signés de mon seul nom, ce qui est un peu injuste puisqu’on les écrit à deux… Je vous explique.
Au départ, Christine m’envoie les articles de fond qui seront intégrés au magazine. Je les lis et, si une synthèse éditoriale peut les enrichir, je reste dans le sujet. Sinon, je dévie, comme aujourd’hui. Une fois l’orientation choisie, je fais part à Christine des points que j’aimerais approfondir, des angles que je voudrais couvrir, des opinions que j’aimerais émettre. On échange, on s’entend, et elle part avec une page blanche à noircir d’un texte préliminaire. C’est ainsi elle qui, chaque fois, me libère du syndrome de la page blanche.
Quand Christine me remet son premier jet, elle s’attend bien à ce que je charcute légèrement, repositionne souvent, ajoute un peu partout et pervertisse parfois, ce que je fais inévitablement. C’est le jeu. Elle reçoit la page rougie en mode révision et y ajoute ses propres observations. D’accord. Ou J’aime ça. Ou encore Es-tu sûr ? J’avais plutôt pensé… et souvent, les Ça ne se dit pas, ça ! Ravi ou penaud, je modifie et complète.
Ce sont ces allers-retours qui produisent la version qui sera transmise à la réviseure pour un dernier regard. Et ce sont eux qui nous auront permis de nous distinguer quelques fois – comme lauréat ou comme finaliste – au titre de meilleur éditorial aux Prix du magazine canadien B2B. J’en rends grâce à Christine.
Cette collaboration est à l’image de celle que je perçois partout à l’Ordre depuis que j’occupe la présidence : collaboration entre les membres de l’équipe de la permanence, entre et avec les membres du conseil d’administration (CA) et les comités, avec les quasi 5000 membres de l’Ordre, leur relève, et avec l’ensemble des instances et partenaires qui gravitent autour de nous.
C’est cette collaboration entre l’équipe, le CA, ma prédécesseure, Nathalie Dion, et le ministère de la Culture et des Communications qui a donné le projet de Stratégie nationale de l’architecture. C’est cette collaboration qui l’aura fait devenir, il y a trois ans, la Politique nationale de l’architecture et de l’aménagement du territoire, ce bris d’inertie prometteur qui devrait nous donner sous peu le Bureau de valorisation de l’architecture, dont on attend beaucoup.
C’est une collaboration semblable entre l’équipe de l’Ordre et les instances gouvernementales qui aura permis la refonte de la Loi sur les architectes en 2020.
La collaboration entre la direction des affaires juridiques et le ministère des Relations internationales aura permis l’élaboration du nouvel accord de reconnaissance mutuelle que nous venons de conclure avec la Suisse. Et que dire de celle, assidue et patiente, avec les instances canadiennes et québécoises qui permettra de faire aboutir sous peu, enfin, un accord semblable avec l’Union européenne ?
La collaboration entre la direction générale, les affaires juridiques, la direction de la pratique professionnelle et l’Ordre des technologues professionnels du Québec aura donné lieu à la signature de l’entente de partage d’activités avec les TP. Et c’est en partie cette entente qui a permis aux architectes de répondre présents et présentes lorsqu’il a été question d’enfin rehausser les exigences en matière de surveillance des travaux.
C’est la collaboration entre chaque direction, le CA et des dizaines et dizaines de membres de l’Ordre qui nous donne la capacité d’avancer avec ambition dans la transition socioécologique, si nécessaire et si urgente. C’est elle qui nous permet de promouvoir chaque jour la préservation de notre patrimoine collectif, de valoriser la réflexion architecturale et l’apport de cette dernière à la qualité de nos milieux de vie.
On le sait, c’est toujours la collaboration entre diverses parties prenantes qui fait que nous, les architectes du Québec, concevons chaque jour ce bâti qui participe à forger notre identité collective. En cela, l’équipe de l’Ordre agit un peu comme chacun et chacune d’entre nous, en architectes de notre vie professionnelle. J’en remercie l’ensemble de ses membres, ceux et celles du CA, et toutes les personnes qui participent à la vie de l’Ordre et s’impliquent pour notre communauté et pour le public. Certains disent qu’on me voit souvent, mais on ne voit en fait que la représentation de ce que vous êtes.
Ah oui… finalement merci, chère Christine, de m’avoir encore une fois, et malgré ton absence, libéré du syndrome de la page blanche.